Letutoiement sans le consentement prĂ©alable du tutoyĂ© est une dĂ©linquance, c'est aussi simple que ça, que ce soit sur Internet ou dans la vie ordinaire, ainsi que je l'explique dans plusieurs articles de mon blog. Le consentement pour ĂȘtre tutoyĂ© est un prĂ©alable obligatoire pour toute personne civilisĂ©e.
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 – Dans une assemble citoyenne, chacune et chacun est invitĂ© Ă  s’exprimer. Dis-nous ce qui t’amĂšne. Surprise par le tutoiement, BĂ©atrice prend une grande inspiration. Parler en public ne lui a jamais posĂ© problĂšme, elle qui dirige une Ă©quipe de Corporate eCommerce chez NestlĂ© et donne rĂ©guliĂšrement des confĂ©rences. Mais il s’agit en l’occurrence d’un sujet plus intime et beaucoup moins maĂźtrisĂ© Ă©taler devant des inconnus une angoisse qui l’a saisie aux tripes lorsqu’elle a vu brĂ»ler, par Ă©cran interposĂ©, les pinĂšdes de la baie d’Arcachon. – Les forĂȘts qui sont en train de brĂ»ler en Gironde, j’y ai souvent passĂ© mes vacances dans mon enfance. C’est moi qui insistais pour qu’on y retourne, alors que mes parents avaient plutĂŽt envie de dĂ©couvrir d’autres rĂ©gions. J’avais eu un vrai coup de foudre pour ces pins immenses et leurs pommes magnifiques, ces sols jonchĂ©s d’aiguilles
 Sa voix s’étrangle, elle s’interrompt un instant, tente de se ressaisir. – J’ai un fils Ă  peine plus jeune que vous. Je l’ai emmenĂ© camper lĂ -bas, vers la dune du Pilat quand il avait dix ans. C’est un gamin merveilleux, mais il n’a pas ressenti la mĂȘme Ă©motion que moi Ă  son Ăąge. Quand j’ai vu tous ces incendies, j’ai juste Ă©prouvĂ© le besoin de me joindre Ă  des gens qui partagent les mĂȘmes sentiments que moi. Parce que dans mon univers professionnel
 Elle s’interrompt Ă  nouveau et l’animateur en profite pour rappeler que les feux de forĂȘt dĂ©gagent quantitĂ©s de particules fines hautement toxiques qui font ensuite le tour de la planĂšte. Elles rendent l’air irrespirable et tuent des milliards d’animaux. – Je ne m’attendais pas Ă  tomber sur un groupe si
, avoue BĂ©atrice. – Tu as tout-Ă -fait ta place parmi nous, assure un jeune en lui tendant un dĂ©pliant. BĂ©atrice y jette un coup d’Ɠil La sĂ©cheresse menace notre sĂ©curitĂ© alimentaire et nos rĂ©serves d’eau potable. Au dos, un formulaire d’adhĂ©sion Ă  Extinction RĂ©bellion. Elle glisse le papier dans son sac Ă  main et se promet d’en faire usage. Elle n’aurait pas pensĂ© qu’une manifestation implique autant de prĂ©paratifs. Le parcours, les autorisations de police, la communication, les panneaux, les slogans, la sono. C’est drĂŽle d’ĂȘtre Ă  la fois la doyenne du groupe et la moins expĂ©rimentĂ©e. Mais Malik l’initie avec une patience et une bienveillance infinie. – Les boucles de rĂ©troaction, c’est des phĂ©nomĂšnes qui se renforcent. La plupart fonctionnent avec un point de bascule Ă  partir duquel l’habitabilitĂ© de la planĂšte est remise en question. Quand il parle, son regard prend une intensitĂ© fascinante. MalgrĂ© son Master en sciences po, il se contente de petits boulots occasionnels, parce que sa prioritĂ© est ailleurs. À quoi me servirait-il de gagner plein de flouze si l’air est devenu irrespirable et l’eau imbuvable ? demande-t-il pragmatique et BĂ©atrice ne peut s’empĂȘcher d’admirer son courage. Tandis qu’elle occupe Ă  elle seule une villa avec vue sur le lac, cet homme de trente-et-un ans partage un quatre-piĂšce avec deux autres militants et n’hĂ©site pas Ă  le transformer en QG pour la bonne cause. Comme cet aprĂšs-midi oĂč ils sont en train de sprayer des cartons. Elle a accumulĂ© assez d’heures supplĂ©mentaires pour s’offrir un aprĂšs-midi de congĂ©, mĂȘme si ça tombe toujours mal et qu’elle va le payer par un surcroĂźt de stress le lundi, Ă  moins de passer au bureau dimanche expĂ©dier quelques mails et rĂ©sorber un peu la pile de dossiers en souffrance. AprĂšs la manif, bien sĂ»r, car il n’est pas question de rater ce moment. BĂ©atrice sent monter en elle une fĂ©brilitĂ© qu’elle n’a plus connue depuis des dĂ©cennies. Il faut dire que le charisme de Malik a quelque chose d’enivrant. Ce garçon dĂ©gage une telle force de conviction et tant d’enthousiasme que c’en est contagieux. Les gens que BĂ©atrice cĂŽtoie habituellement sont si mornes, ternes et Ă©teints en comparaison. Surtout dans son milieu professionnel ! Le sentiment de renouer avec la fougue de ses vingt ans se renforce encore le lendemain, lorsqu’ils dĂ©filent tous deux en tĂȘte du cortĂšge en brandissant leur pancarte et en clamant des slogans sous l’Ɠil des camĂ©ras. La circulation ayant Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©e, la route est Ă  eux, comme lors des dimanches sans voiture de sa jeunesse. Dans cette foule bigarrĂ©e, un autre monde semble possible, comme un rĂȘve Ă  portĂ©e de main. À se demander comment elle a pu passer tant d’annĂ©es dans un entonnoir. AprĂšs un tel shoot d’adrĂ©naline, l’idĂ©e de passer au bureau paraĂźt totalement saugrenue. Quelques militants se retrouvent chez Malik, assis par terre autour d’une table basse, pour un debriefing assorti d’un petit repas vegan. BĂ©atrice ne peut s’empĂȘcher d’admirer la cohĂ©rence de cette jeunesse qui applique ses convictions Ă  tous les pans de sa vie. Pour essayer de sauver un monde dĂ©truit par sa gĂ©nĂ©ration. Lorsque les derniers invitĂ©s repartent, elle se rĂ©sout Ă  contrecƓur Ă  prendre congĂ© de Malik. – T’as Ă©tĂ© gĂ©niale, s’enthousiasme-t-il en lui faisant une longue accolade. Elle bredouille une banalitĂ© pour cacher son trouble et se dirige vers la porte d’entrĂ©e. Il la rattrape, lui saisit dĂ©licatement le menton, pose ses lĂšvres sur les siennes. Elle se dĂ©gage brusquement. – Qu’est-ce qu’il y a ? Ne me dis pas que t’en as pas envie ? – La question n’est pas lĂ , on a presque vingt ans d’écart. – Alors ça, c’est bien le dernier de mes soucis. Tu es sublime. Sublime, c’est surtout la nuit de dimanche Ă  lundi qui l’est et BĂ©atrice se demande comment des principes rigides ont pu la priver si longtemps d’un des bonheurs les plus intenses de l’existence. Pourtant la rĂ©ponse est simple elle ne connaissait pas Malik. La douche froide arrive comme prĂ©vu le lundi matin. À l’instant mĂȘme oĂč elle ouvre sa boĂźte de rĂ©ception. Une avalanche de messages d’autant plus rĂ©barbative que l’élan n’y est pas. AprĂšs le week-end qu’elle vient de passer, comment ne pas se sentir en porte-Ă -faux dans cette entreprise qui s’emploie notamment Ă  privatiser l’eau potable ? BĂ©atrice n’est pas dupe, elle sait bien que les quelques projets humanitaires ne sont qu’un vernis de respectabilitĂ© sur une usine Ă  profit sans foi ni loi. Avec un soupir de rĂ©signation, elle s’attelle nĂ©anmoins Ă  la tĂąche. Un message notĂ© urgent attire son attention. Il Ă©mane de la direction des ressources humaines. Elle l’ouvre sans se douter de rien et dĂ©couvre, incrĂ©dule, qu’elle est convoquĂ©e Ă  une sĂ©ance extraordinaire pour faute professionnelle grave. La DRH l’informe par ailleurs qu’un recommandĂ© lui a Ă©tĂ© adressĂ©. BĂ©atrice dĂ©cide de ne pas y penser avant de savoir de quoi il retourne, mais la rĂ©solution se rĂ©vĂšle difficile Ă  mettre en Ɠuvre. Surtout la nuit. Heureusement qu’il y a aussi sur son tĂ©lĂ©phone un mot tendre de Malik avec un lien vers le tĂ©lĂ©journal du soir qui Ă©voque la manif. Pendant quelques secondes, on les aperçoit mĂȘme tous les deux et il faut reconnaĂźtre qu’ils vont bien ensemble. La poste Ă©tant fermĂ©e quand elle rentre du travail et quand elle y part le matin, BĂ©atrice se rend Ă  la convocation sans avoir pu prendre connaissance du courrier annoncĂ©. Ils sont trois Ă  l’attendre la DRH, le chef de secteur et le sous-directeur gĂ©nĂ©ral. Une trinitĂ© de mauvais augure. – Vous avez toujours Ă©tĂ© une collaboratrice consciencieuse et on vous faisait entiĂšrement confiance, commence la DRH sur un ton qui dĂ©ment l’onctuositĂ© du propos. Qu’est-ce qui vous a donc pris de vous afficher soudain avec un groupuscule d’extrĂȘme-gauche ? – Ça fait longtemps que vous les frĂ©quentez ? s’enquiert de chef de secteur. BĂ©atrice explique que c’est tout rĂ©cent, que les incendies
 – Savez-vous au moins oĂč vous avez mis les pieds ? Que ce groupuscule qu’on ne nommera pas n’hĂ©site pas Ă  bafouer les lois, que la plupart sont connus des services de police ? C’est vraiment ça qui manque Ă  votre CV, un casier judiciaire ? Elle ne sait pas tout d’eux. Seulement qu’elle ne s’était jamais sentie autant Ă  sa place. Qu’elle perçoit chez eux une sincĂ©ritĂ© qu’elle n’a jamais discernĂ©e chez aucun de ses collĂšgues ni supĂ©rieurs. Qu’elle croit en leur cause comme elle n’a jamais cru Ă  sa mission. Et que Malik a des paillettes dans les yeux quand il lui fait l’amour. – Non, vous avez raison, je n’ai pas investiguĂ© en profondeur. En ce qui les concerne, j’ai dĂ©cidĂ© de me fier Ă  mon intuition. Ce dont je suis convaincue par contre, c’est qu’ici, je me dĂ©bats dans un panier de crabes. Je l’ai su dĂšs le dĂ©but et je m’en accommode pourtant depuis plus de vingt ans. Tellement abrutie de travail que je n’ai jamais trouvĂ© le temps de prendre du recul. Toujours la tĂȘte dans le guidon. Alors je vous remercie de me donner enfin l’occasion de me remettre en question. – Dans ces circonstances, je crois que l’entretien est clos. Et j’espĂšre que vous avez de bonnes rĂ©serves financiĂšres, conclut la DRH les lĂšvres pincĂ©es, tandis que les deux autres referment dĂ©jĂ  leur dossier. BĂ©atrice sent un poids s’envoler de sa poitrine. Malik lui effleure dĂ©licatement la nuque du bout des lĂšvres. – Alors, ça a Ă©tĂ© chez tes parents ? Tu ne leur as toujours pas parlĂ© de moi ? – Je t’assure que ça a Ă©tĂ© bien assez houleux comme ça. – Pourquoi, c’est quoi le problĂšme ? Mes origines maghrĂ©bines ? – T’es bĂȘte. C’est sĂ»r qu’ils ont toujours rĂȘvĂ© de me voir avec un militant engagĂ©, de vingt ans mon cadet, qui travaille quand ça lui chante et qui m’emmĂšne passer la nuit au poste plutĂŽt qu’à l’hĂŽtel. CĂŽtĂ© confort, ça soutient pas vraiment la comparaison, mais cĂŽtĂ© prix, avec les frais de justice et d’avocat, ça fait largement le poids. – Tu regrettes ? – Pas une seconde, assure-t-elle en passant la main dans ses cheveux bouclĂ©s. La matinĂ©e sur le pont BessiĂšres occupĂ© par quelques centaines de militants avait filĂ© comme un Ă©clair, dans une ambiance bon enfant. Ils avaient chantĂ© et dessinĂ© Ă  la craie des animaux menacĂ©s d’extinction, mĂȘme les policiers chargĂ©s de les Ă©vacuer avaient le sourire et les rebelles s’étaient accrochĂ©s les uns aux autres pour leur compliquer la tĂąche. Tout s’était passĂ© en douceur, comme une piĂšce de théùtre improvisĂ©e. – Pourtant, t’as l’air prĂ©occupĂ©. Touchant de voir comme il se soucie d’elle. Elle tente une explication – C’est jamais drĂŽle de se brouiller avec ses parents. Surtout Ă  leur Ăąge. Vu comme je lui suis rentrĂ©e dans le cadre, mon pĂšre est parti pour ne plus m’adresser la parole pendant au moins deux ans. J’espĂšre juste que ça ne sera pas notre dernier contact. – Pourquoi, il est aussi treiziĂšme lame que toi ? – Qu’est-ce que c’est que ça ? – Une carte de tarot. La treiziĂšme lame, c’est une lame de fond qui balaie tout sur son passage. Elle fait table rase du passĂ© pour Ă©crire une nouvelle page sans s’encombrer de regrets. Mais parfois, elle peut ĂȘtre trop tranchante et se retourner contre elle-mĂȘme. – Parce qu’en plus, tu verses dans l’ésotĂ©risme ? – Mais non, je tire juste quelques cartes de temps en temps, pour m’amuser. – Et toi, tu es quoi comme Arcane? Il se contente d’un sourire mystĂ©rieux. – Mais qu’est-ce que tu lui as dit qui l’a tellement fĂąchĂ© ? – DĂ©jĂ , notre apparition au tĂ©lĂ©journal, ça n’a pas trop passĂ©. Il m’a demandĂ© ce que je faisais parmi ces petits cons toujours rivĂ©s Ă  leur Smartphone qui font la morale aux autres, alors qu’ils n’arrĂȘtent pas de s’échanger des messages et des vidĂ©os. – Il n’a pas complĂštement tort sur ce point, concĂšde Malik. – Je lui ai rĂ©torquĂ© qu’il Ă©tait mal placĂ© pour leur reprocher quoi que ce soit, lui qui avait passĂ© sa vie Ă  bĂ©tonner les rares parcelles encore inexploitĂ©es et Ă  sillonner les mers dans d’immenses paquebots de croisiĂšre. – Et notre inculpation ? – Pas eu le temps de lui en parler. Il risque de l’apprendre par les journaux. Pour ma dĂ©mission non plus, il n’est pas au courant. – Heureusement que t’es majeure, conclut Malik en la serrant dans ses bras. Plaisanterie mise Ă  part, t’as un sacrĂ© courage. Je suis vachement fier de toi. Deux jours plus tard, Paul-Antoine les surprend, lors d’une visite Ă  l’improviste, en train de dĂ©jeuner en tĂȘte-Ă -tĂȘte dans des tenues qui ne laissent planer aucun doute quant Ă  la nature de leur relation. En invitant Malik Ă  dormir Ă  la maison, BĂ©atrice a dĂ©libĂ©rĂ©ment pris ce risque, mais ne s’attendait pas forcĂ©ment Ă  ce qu’il se concrĂ©tise aussi vite. Elle ne peut s’empĂȘcher d’éprouver un certain malaise. – Ben, Ă  dĂ©faut de mes parents, je te prĂ©sente mon fils et lui, c’est Malik, un jeune homme que j’ai rencontré  – Oui, je vous ai vu au tĂ©lĂ©journal, l’interrompt Paul-Antoine en lui tendant la main avec un sourire engageant. Sous prĂ©texte d’aller lui tirer un cafĂ©, BĂ©atrice s’empresse de passer une robe de chambre sur sa nuisette. De la cuisine, elle surprend quelques bribes de discussion et des termes d’une autre gĂ©nĂ©ration que Malik s’abstient d’employer avec elle. – Qu’est-ce qui me vaut le plaisir de ta visite un dimanche matin ? s’enquiert-elle en revenant au salon. – Ben, je me suis dit que c’était LE moment oĂč j’avais une chance de te trouver Ă  la maison. Et comme j’ai une bonne nouvelle Ă  t’annoncer et que j’avais envie de le faire de vive voix, j’ai tentĂ© ma chance. BĂ©atrice sourit. AprĂšs les moments difficiles qu’elle vient de passer au travail et chez ses parents, ça fait du bien de voir son fils si Ă©panoui. – Allez, me fait pas languir ! – Eh ben, ça y est, j’ai trouvĂ© du taf. Je commence en septembre et pas n’importe oĂč, je suis embauchĂ© chez Novartis ! Un instant de gĂȘne. À peine perceptible. Puis BĂ©atrice s’exclame, le serre dans ses bras – FĂ©licitations ! Ça tombe bien, je crois que j’ai une bouteille de champagne au frigo. On va fĂȘter ça dignement. Ton premier poste ! Elle repart Ă  la cuisine, revient avec trois flĂ»tes et la bouteille. Au salon, l’ambiance s’est subitement rafraichie. Les garçons semblent avoir fait le tour de ce qu’ils avaient Ă  se dire. GĂȘnĂ©e par leur silence, BĂ©atrice dispose les trois flĂ»tes et s’attaque au bouchon. – Pas pour moi, dĂ©clare Malik en repoussant la sienne. Je ne bois qu’aux bonnes nouvelles. BĂ©atrice lui jette un regard courroucĂ©. Paul-Antoine lui pose la main sur l’épaule – Pas grave, maman, on fĂȘtera ça une autre fois. Je vais vous laisser. Il est dĂ©jĂ  en train de se lever quand BĂ©atrice intervient – Il n’en est pas question. C’est lui qui va dĂ©gager et cette bouteille, on va se la boire tous les deux. Parce que je suis fiĂšre de toi, mon chĂ©ri. De ta tolĂ©rance. Je suis touchĂ©e de la maniĂšre dont tu as accueilli ma dĂ©cision, quand j’ai donnĂ© mon congĂ©. Pas un reproche. Ni quand tu m’as vue Ă  la tĂ©lĂ© dans un mouvement qui va Ă  l’encontre de tes opinions. Et mĂȘme quand tu dĂ©couvres que j’ai une aventure avec un garçon Ă  peine plus vieux que toi. – Tu veux que je te dise ? ajoute-t-elle en se tournant vers Malik qui a tiquĂ© au mot aventure, au fond, mon fils, il est bien plus ouvert d’esprit que toi. La colĂšre et le champagne l’aident Ă  contenir sa tristesse jusqu’à ce que les pneus de la voiture de Paul-Antoine crissent sur les graviers de l’allĂ©e. BĂ©atrice se recroqueville alors sur le canapĂ© et laisse libre cours Ă  son chagrin. Avec Malik, c’était trop beau pour durer. Deux treiziĂšmes lames ensemble, ça ne pouvait pas marcher. L Guilloux, Le tutoiement de l'adolescent en consultation, est-ce une aide pour le mĂ©decin traitant ? : Ă©tude quantitative rĂ©alisĂ©e auprĂšs de 220 adolescents, 2016. A. Laine, Les dĂ©terminants de l'usage du tutoiement et du vouvoiement dans la relation mĂ©decin-patient en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, 2016.
IntrigueGrande Lessive La Ronron Thérapie Chronologie : 5Úme jour : 08h00 ----- Erin avait entendu parler de l agression du docteur Taylor
untutoiement réciproque entre un responsable et son subordonné peut marquer une certaine proximité, une solidarité par-delà les niveaux hiérarchiques, mais un tutoiement
\n qu implique le tutoiement dans une relation
LesProjetlysien·ne·s bĂ©nĂ©ficient de deux jours par semaine de tĂ©lĂ©travail, une institution ici. Cela nous a aidĂ© lors du confinement, car nous sommes tous habituĂ©s Ă  travailler Ă  distance et nous bĂ©nĂ©ficions de tout l’équipement nĂ©cessaire Ă  notre confort. Le tutoiement est de mise pour tout le monde car nous sommes proches
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